Travail forcé dans la région Rhin/Neckar - un projet de l'école intégrée de Mannheim (IGMH)

      


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Gilbert Cléret

Journal de Mannheim




 


Novembre 1944


[Déportation de Saint-Dié]

 

Mercredi 8.11.44 :                                                                                Départ caserne 12h 45 à pied, arrivé Provenchères à 16h, coucher dans une usine, départ le même soir à 22h30 arrêt sur la route pendant 2 heures, pluie, neige, départ par le train pour Mutzig à 24h, 
[ Jeudi 9.11.] arrivée à 9h matin, départ 6h du soir pour Mannheim
[Vendredi 10.11.] arrivée à 5h 30 du matin- soupe dans centre d’accueil, pour passer journée dehors – assister au marché d’esclaves, coucher dans le même bâtiment.
Papa demandé pour être cultivateur – parti avec copain Choley – direction inconnue – 1ère alerte pendant 2 heures dans abri appelé Bunker (de 800 personnes) : moi suis resté comme sanitaire avec 3 copains. – J’ai appris adresse de papa (grand cafard, en mal de moi) – le soir souper au café : mangé un Stamm : une assiette patates avec salade (80 pfennig).
[Dimanche 12.11.]
Lendemain changement adresse – arrivée dans 1 école au 5e étage (pigeonnier) plus de toit – ni fenêtres – le soir décidé d’aller rejoindre mon père – couché 2 dans 1 lit –
Mieux nourri qu’ailleurs – Pierrot Colin (mon beau-frère) parti avec son copain Garnier – comme fumiste + 2 autres.

 

Le bâtiment de l'école "Diesterwegschule".

 

Le toit n'était qu'un dalle en béton tenu des piliers de béton contre les bombes: aujourd'hui le cinquième étage, 1944 ouvert.

 


Lundi 13.11. :
Lever à 5h 30- café 6h –attente pour travailler – arrivé à 10h 30 à l’usine Lanz – été choisi comme maçon avec papa : déblayer un trou de bombe jusque 11h 30 – soupe de betteraves – reprise à 12h jusqu’à 17 h – retour à l’école – choucroute à l’eau à 20h ( 1 pain pour 4) cusine dans le lager ( 4 agents police comme cuisiniers) 20 gr saucisson

Mardi 14.11.
Café, lever 5h30 –départ 6h30 pour 7h travail jusqu’à 11h 30 - Soupe le soir aux poireaux – saucisson 20 gr (1 pain pour 4)

 

 

 

 

 

 

 

Novembre 1944


Mercredi 15.11.:
Travail comme d’habitude 10 h soupe de pois à midi (non cuits) le soir 1 pain pour 4, alerte 19h30 – coucher
Jeudi 16.11.:
Travail habituel – midi soupe betteraves
Vendredi 17.11.:
chargé 2 wagons deblayement (très fatigués)
Samedi 18.11. :

travail jusque 12h 30- soupe betteraves, alerte quart d’heure – retour à la soupe – alerte quart d’heure – soupe potage - sortie 14h promenade ville – mangeons 1 stamm –cantine gare (soupe potages) rentrés à 18h 30 (1 pain pour 2), patates + sauce, alerte 19h avant le souper

Dimanche 19.11. :
Lever  à 8h –lavage complet (corps) – lessive (chaussettes, serviettes, mouchoirs, sans savon) – 3 pré-avis alerte matinée, après-midi visite Roger, Pierret venir nous voir : nous pas là – nous : visiter bord du Rhin – mangé 1 stamm, froid – bombes sur la gare
Lundi 20.11. :
Travail habituel –1 alerte 12h 30 jusque 13h 30 (grand cafard) – papa visite médicale =  travail doux (soir 1 pain pour 4)
Mardi 21.11. :
Midi soupe habituelle (betteraves) – soir alerte 19h 30 jusque 21h
Mercredi 22.11. :
Midi soupe choux (vendu montre 60 Mark + 3 pains) en ai acheté une --- + 2 pains = vendu 90 M et 5 pains. Les Alliés on pris Strasbourg, Schirmeck – bon moral – ont fait sauter un pont.
Jeudi 23.11.:
Soupe betteraves midi ; visite médecin (constipation) reçu comme un chien
Vendredi 24.11. :
rien de nouveau
Samedi 25.11. :
travail du matin (alerte 11h / 12h 30), soupe + rabiot – alerte à 15h / 16h30 ; soupe épaisse – alerte à 20h/20h30 – 2 pré-alertes la nuit (avions ont passé)
Dimanche 26.11. :
2 pré-alertes le matin – ouvert 1 boîte bœuf (emmené de St.Dié) – péluches – ration midi + rabiot – alerte 11h 30/12h – après-midi visite un radiestesiste : il m’a dit toute la famille = bonne santé, maison bon état, avons rendu visite à Pierre (beau frère) puis promenade ville jusque 18h - Stamm à la gare – coucher 22h
Lundi 27.11. :
thé – alerte à 13h30/14h 30 alerte à 19h/20h – brouillard artificiel
Mardi 28.11. :
Midi soupe de pois – alerte 19h/20h – Papa crise cardiaque – avons touché des moufles
Mercredi 29.11. :
papa été visite medecin – attendons la nouvelle – alerte 19h30 / 20h

Jeudi 30.11. :
 pas de nouvelles – déçus – midi soupe choux – alerte 12h 30/13h – après-midi paye 9 marks, papa 14 marks – soir soupe choux – alerte 19h30

 

Décembre 1944


Vendredi 1.12. :
travail habituel – midi soupe pois (1/2 louche) – soir soupe choux, p. de terre en salade
Samedi 2.12. :
touché souliers semelle bois (holtzschu) – à 9h30 alerte 12h/12h 45 – sortie en ville à 13h30 avec papa – achat salade betteraves- bu 2 sirops framboise (cantine gare) – avons rendu visite à Pierrot (ramené des pommes)
Dimanche 3.12. :
lever à 7h 30 –lessive chemise et chaussettes –cafard après-midi (pas sorti)
Lundi 4.12. :
habituel
Mardi 5.12. :
soir bombardement alerte 19h30/21
Mercredi 6.12. :
papa repos, soupe betteraves à midi – 40 travailleurs de St.Dié partis pour la Ruhr – soir 2 faux alarmes – la nuit 3 pré-alarmes
Vendredi 8.12.:
papa a travaillé – alerte 18h/19h – 2 pré-alertes la nuit – entendu canon toute la nuit
Samedi 9.12. :
alerte matin 11h/12h30 – alerte 12h30 / 13h soupe betteraves retour travail à 14h ; raccomodé pantalon haut jusqu’au bas – sorti avec papa bu ½ bière – alerts 19h30/20h et 2 pré-alertes.
Dimanche 10.12. :
Lever 7h30 – rasé- lavé – balayé – alerte 10h/11h 30. soupe 13 h – après-midi sortie avec Pierrot jusque 17h – mangé 2 stamms (bons) rentrés 18h 30
Lundi 11.12. :
alerte 11h30 /13h 30 – 1er bombardement. Nous deux (papa et moi) pas de soupe midi - 3 bombes à côté bunker dont l à l’entrée – poussière – bousculade – air irrespirable – bombardé usine Lanz. Soupe à 20h – plus de carreau dans le lager – soir incendies en vue – canon toute la nuit près Karlsruhe – 2 pré-alertes nuit
Mardi 12.12.:
tous les malades + travailleurs de nuit travaillent chez Lanz pour déblayer – alerte 11h30/13h 30 –soupe ½ louche à 14h30 –soir 1 boule pain pour 3
Mercredi 13.12. :
soupe à midi (pour cochon) patates non épluchées – soir bu jus raisin (papa et moi)
Jeudi 14.12. :
oupe midi (cochon) non mangeable – soir très faim – très fatigués tous les deux – grand cafard
Vendredi 15.12. :
rien anormal – soupe meilleure
Samedi 16.12. :
alerte 11h 30/13h30 – soupe betteraves à volonté – soir mangé stamm – sans papa (pas voulu sortir)
Dimanche 17.12. :
matin café 5h 30 – lever 7h 30 –manger soupe soir – lessive chemise caleçon, serviette – alerte 10h/11h après-midi sorti ville avec Pierrot 10 km à pied – gâteau – retour an tramway – mangé stamm – commerce 1k 500 tickets pain – soir lait vanillé
Lundi 18.12. :
oupe betterave à midi – alerte 13h 30/14h30 – soir marché (caleçon – 2 chaussettes) 5 boules pain revenir jeudi (dépassés Landau)
Mardi 19.12. :

3 alertes après-midi – soir soupe nouilles- touché 1 lessive + 1 savonette (32 pfennigs) – rêvé la nuit de maman morte (prevenu par Gaby mon frère décédé en 1942)

 

 

 



 

L'entrée Nr.2 de l'usine John Deere Mannheim situation actuelle, l'ancienne usine Lanz. 

Par cette entrée les Vosgiens sont venus dans la fabrique.

 

 

Décembre 1944


Mercredi 20.12. :

soupe choux midi – soir soupe poireaux + patates et sauce – radiésthesiste m’a dit : maman pas morte
Jeudi 21.12. :
Journée de malheur : travail pénible – ferrail à béton  - à midi privé d soupe – arrivé 3’ avant l’heure soupe – battu comme 1 chien (deux Allemands sur moi) - soir alerte pendant 1h.

Vendredi 22.12. :
travail très dur : décharger 1 wagon ferraille à beton (très fatigués les 2) sans arrêt – soir alerte 18h 30/19h 15 – soup rutabagas –touché 50 cigarettes 3 marks 50 (gardé pour échanger pain) changé 2 paires chausettes pour 2 kilos pain
 Samedi 23.12. :
déchargé wagon ferraille le matin (alerte 12h 30 /13h 30 – 2 alertes après-midi – soir (soupe rutabagas avec flotte) musique e chants jusque 23h
Dimanche 24.12. :
café 5h 30- lever 8h – lavage – lessive – alerte 13h15 /16h – soup à 13h (rutabagas et eau) + 1 beafteck (élastique) soir 1 brioche + o,25 l vin blanc à 21h (le 1er morceaude viande et le 1er verre de vin) cloches sonnées 1ère fois à 17h – café sucré – visite de Pierrot (grand cafard) – plusieurs miliers avions passés au-dessus
Lundi 25.12. :
lever 7h café sucré – papa messe 9h 30 chapelle – soupe midi très bonne (nouilles – p de terre – viande) – alerte 11h 30/ 12h 30 – plusieurs milliers avions passés bombes tombées (D.C.A.) – soir sorti avec Cholley, Pierrot (des copains) mangé 2 stamms – bu vin blanc – changé 20 cigarettes (1 pain 1 kg) – papa mal au dents –soir thé (eau chaude) 1 boule pour 6 (lavé pantalon – chausettes)



Lanzkapelle, la chapelle de l'ancien hôpital "Lanzkrankenhaus",  vraisemblablement la chapelle du texte, - aujourd'hui réconstruite à un autre lieu



Mardi 26.12. :
lever 6h 15 – messe 7h chapelle – bu café – raccomoder pantalon – midi soupe (patates) - après-midi sortie (manger stamms - Benoit – Cholley) – thé 20h
Mercredi 27.12. :
lever 5h 30 (café) travail dehors – alerte le soir 19h/20h – soupe épaisse
Jeudi 28.12. :
ever 5h 45 alerte 6h 45/ 7h 15. Vider wagon ferraille à béton fini à 16h – alerte 13h/14h 30- alert 18h 45/19h 30 – changé 1 paquet de tabac pour 3 kgs pain, 2 paquets cigarettes pour 2 kgs chaque
Vendredi 29.12. : 
café 7h 30 – pas travaillé, pas sortie – porte gardée sentinelle – soupe 13h 30 – rutabagas – 6 de la chambre partis le matin 5h 30 (évadés) – alerte 12h 30/13h 30 – 6 autres partis aussi, évadés – soir soupe rutabagas, patates – perquisition à 21 h dans les chambres –1ère neige
Samedi 30.12. :
lever 6h – travail dehors – très froid (paie à 10h  16 marks ; papa 30 marks) – alerte midi/14h 30 – soupe 4 fois, patates gélées – alerte soir 19h 30/20h30 – soupe le soir rutabagas (eau chaude).
Dimanche 31.12.
lever 7h 30 – café sucré – alerte matin – soupe midi (bonne) nouilles – patates 13h 30 – papa malade (fièvre) – diarrhée – moi aussi – alerte après-midie – sorti avec Benoit (copain) mangé stamm –
En sortant dans la rue avions au-dessus – fusée – aussitôt 2 bomber -> Bunker alerte seulement (sortie) bombardement à nouveau – abri à la gare – soir 1 pain pour 3 – fromage – confiture beurre (environ 20g pour chaque) – visite de Pierrot (beau-frère) - Minuit = musique (saxophone) souhaits bonne année, procession dans les couloirs (coups de fusil en l’air) - lessive : chemise - caleçon.

 

Janvier 1945

Lundi 1.1.45 :
Vœux de retour et bonne santé pour 45 –lever 8h – raccommodage –souliers – pantalon – midi alerte 11h 45
Mardi 2.1. :
lever 6h –travail à 7h 45 très froid (engelures) papa visite le médecin – alerte 10h 30 / 12h 30 – midi soupe cochon (betteraves patates) – bombardé Ludwigshafen de 18h à 20 h
Jeudi 4 1. :
lever à 6h – travail aux tranchées 7h – midi soupe à l’eau – soir soupe patates – alerte minuit
Vendredi 5.1. :
 lever 5h 45 – café – travail 7h 30 – midi soupe patates betteraves – 1ère alerte 12h/15, 2e alerte 15h 15/ 16h – beaucoup de peine pour courir à l’abri – bombe DCA – avions sur l’usine – soir soupe à 19h – couché 20h (prévu rentrés pour le 27)
Samedi 6.1. :
ver 6h – travail habituel – alerte 10h 30/ 13h 30 – soupe betteraves – changé 1 rasoir pour 3 kgs pain (1 kg bénéfice) – soupe rutabagas patates
Dimanche 7.1. :
lever 5h 30 – messe 7h communion avec papa – café en rentrant – lessive (chaussettes, serviette, mouchoirs) alerte 11h/ 13h30 –  après-midi visite Pierrot manger stamm (cantine gare) alerte 20h/ 20h 30 – alerte minuit/1h du matin
Lundi 8.1. :
lever 6h – travail dehors (très froid) papa scie du bois baraque – alerte 10h30/ 12h30 – rentré maison – pas feu – soupe chaude arrivée – 40 russes (envoyé nouvelle maison)
Mardi 9.1. :
soupe patates betteraves midi – alerte le soir – neige la nuit
Mercredi 10.1. :
papa travaille baraque – midi alerte 11h 30/13h 30 soupe (pois patates betteraves) 2 rations – arrivées 127 prisonniers - Soupe le soir + 5 patates en hot + sauce.
Jeudi 11.1.:
travail habituel – arrivée des 6 évadés (retour) – papa crise cardiaque la nuit – moi grippe (pas mangé)
Vendredi 12.1.:
visite médicale papa et moi – 8h 30/11h 30 papa a eu 1 jour repos – moi pas reconnu – alerte 24h/1h30
Samedi 13.1. :
alerte 12h/13h 30 – soir alert 20h/21h – triage lentilles ¼
Dimanche 14.1. :
matin à mon tour aller chercher café aux cuisines – lever à 7h – parti avec Dreifus à 9h 30 à Waldorf [= Waldhof

voir copain – vu Anglade et Barondeau et Tintin – mangé 2 stamms à midi – chasse aérienne le matin (beau temps). J’ai été à l’amicale  - soir mangé 2 stamms – 4 alertes le soir – soupe midi (nouilles, rutabagas lentille)
Lundi 15.1.:
matin repos à la chambre avec papa (fatigués) – gendarme venu chercher travailler à 9h – prévenu partir à Frankfort – très froid – alerte 12h/14h
Mardi 16.1. :
alerte 10h 30/11h 30 – alerte 12h/12h 30

Mercredi 17.1. :
très froid – pas alerte – touché la payer 26 Marks  - papa 63 Marks – soir : 5 p de terre en hot +  sauce (1 pain pour 3)
Jeudi 18.1. :
dégel – tisane menthe –alertes 11h 30/12h 30 et 

12h 45/13h 30
Midi soupe de cochon – soir soupe rutabagas
 

Vendredi 19.1 :
Bourrasque neige – alerte le matin – soupe de cochon – soir hot noir (patates)

 

 

 

Samedi 20.1. :
travail 7h15 – alerte 11h/12h 30 – coiffeur 14h – fait raser 1ère fois - papa changé 1 pantalon pour 10kg pain – bombardement Mannheim – mangé stamm – vu des dégâts – incendie – rammassé 1 tract américain – trier lentilles pour demain – soir hot noir - 7 patates
Dimanche 21.1. :
neige 20 cm – pas de feu – courrants d’air – rhume de poitrine – cafard  alerte 11h/14h – grand bombardement sur usine Lanz – plus d’eau –élecricité – pas vu Pierrot


Partie de la Diesterwegschule avec des traces des bombardements (situation actuelle)

 

Lundi 22.1. :
pas d’eau, électricité, chauffage – déblayement à l’usine – 13h soupe très bonne, orge perlé – soir : hot noir.  – papa travaille déblayement
Mardi 23.1. :
froid – soupe 13h – soir hot noir
Mercredi 24.1. :
midi pas de soupe –boulangerie fermée – 1 boule pain pour 4
Jeudi 25.1. :
papa travaille avec nous – soupe carotte, patates, navet – montré souliers abimés – pas travailler lendemain
Vendredi 26.1. :
depart 14 malades à 18 km de Mannheim – pas travaillé – lessive chemise, caleçon – papa rentré très froid – visite souliers, moi toucher 1 paire
Samedi 27.1. :
 pas travaillé, pas alerte – soupe midi 1 l eau grasse – après-midi rasé –
sortie ville avec papa – boire bière – parti avec Benoit manger 2 stamms – rentré 19h – 1 boule pour 2
Dimanche 28.1. :
ever 7h 30 – café – couché jusqu’à midi – pas de feu – gros rhume – commencement sinusite – très froid – alerte le soir et 1 après-midi – visite de Pierrot
Lundi 29.1. :
ever 6h – thé purgatif – papa visite médicale – pas travaillé – alerte 11h 30/ 13h 30 –alerte 15h /17h – bombardé chasseur – 2 bombes 100 kg sur le lager
Mardi 30.1. :
apa visite médicale (3 jours arrêt) lever 6h café – toussé toute la nuit – très froid – caché dans les couvertures – tous les malades dans chambre à part – bonnes nouvelles – soupe midi (eau grasse) 1 boule pour 3 – papa changé de place pour coucher
Mercredi 31.1. :
lever 5h – café – touché 100 Marks – 1 boule pour 4 – miel – saucisson – touché une paire de nus-pieds en hiver (6 Marks)

 

Février 1945

Jeudi 1.2. :
donné souliers pour réparer – pas travaillé - 1 alerte le matin – 7h / 8h 30 – 1 après-midi (bombardement) – 1 alerte le soir (grand bombardement 20 minutes) – sortie du bunker : tout enflammé, éclairé comme en plein jour –la lager est encore debout : portes arrachées et fenêtres ( 2 fois réparées) – souper à 23h (patates sans sauce)

 

 

Diesterwegschule, le bâtiment du camp, vu de l'usine

 


Vendredi 2.2. :
pas d’eau, pas d’électricité – personne n’a travaillé le matin –Lanz bombardé hier – soupe midi : patates eau – corvée eau – 1 alerte après-midi – soir alerte 22h30 / 0h30
Samedi 3.2. :
déblayé la rue – travail à la main, pas de pelle
Dimanche 4.2. :
Travaux déblayement – soupe au Bunker midi – rabiot – soir porté 1 fourneau à un habitant 500 m (3e étage) : donné 125 gr nouilles, 1 verre vin – midi soupe nouilles, patates – donné 1 pantalon pour 10 kg pain
Lundi 5.2. :
ravail chez Lanz –déblayement – soupe bunker - midi rabiot
Mardi 6.2. :
travail chez Lanz – le matin – midi alerte – pas travaillé après-midi – stamms à la gare – soir : patates sauce – 40 cigarettes contre 3 kg pain
Mercredi 7.2. :
Tout le monde travaille au déblayement – moi dans une laiterie – casse croûte le matin et 1 le soir + 1 bout biére – 1 boule pour 5 + 5 kg patates
Papa travaille en ville
Jeudi 8.2. :
travail chez particulier – bonne place : matin café au lait 2 fois – 2 casse-croûte le avec lait doux – soir casse croûte avec café (1 boule pour 10, soupe patates)
Vendredi 9.2. :
soupe le matin – travail dans même maison – soupe midi au lager (eau chaude) – 2 alertes – 1 boule pour 4

Samedi 10.2 :
même travail jusque 18h 30 – après-midi lavage – pas eau pas électricité, – manger stamms soir – 1 boule pour 3 – 1 alerte

 

 

 

 

Dimanche 11.2. :
lever 6h30 – travail 7h30 – boucherie jusqu’á 12h – midi : 10 patates avec sauce – après-midi : cuit dans1 casserole patates pour les 3 – visite Roger et Pierrot – donné 100 cigarettes (7kgs pains) à Roger – papa parti avec Pierrot, Roger manger stamm en ville – moi pas sorti – malade – 1 boule pour 5, 1 gruyère + confiture – 2 alertes
Lundi 12.2. :
papa parti travailler 6h 30 faire tranchée – moi travail 7h 30 pareil – casse-croûte 10h café lait + lait chaud – midi soupe au Lager - après-midi travail dehors pluie – 1 boule pour 4

Mardi 13.2. : 
3 alertes – travail habituel – 1 boule pour 4
Mercredi 14.2. :
2 alertes le jour – 2 la nuit de 1h 30 –fatigués le matin – entendu canon le jour
Jeudi 15.2. :
bombardement et mitraillage toute la journée – toute le monde travaille malades et sans chaussures – 1 boule pour 4 – soupe patates soir
Vendredi 16.2. :
habituell
Samedi 17.2. :
1 alerte le matin – après-midi lessive pantalon – mangé stamm en ville
Dimanche 18.2. :
matin lever 6h – café – couché jusque 9h 30 – lavage complet –travail particulier (1h) : 200gr pain  + 5 marks – midi ; soupe nouilles, patates + rabiot – après-midi huit patates en hot pour 3 – visite Pierrot  – papa sorti avec
Lundi 19.2. :
Matin lever 5h 30 –déblayement cave du vieux – alerte le matin – après-midi travail jusqu’à 17h – alerte la nuit 2h30 /3h
Mardi 20.2. :
(105ème jour) – 117ème alerte –
personne travaille –attendons départ couverture et casserolle sur le pied du lit – départ de chez Lanz travailler à la Reichsbahn
Mercredi 21.2:
pas travaillé – resté au lag – inventaire matériel, pluie – bombardement le jour + 6 alertes (record) et 2 la nuit
Jeudi 22.2. :
lever 6h – appel à 8h – travail à 5 km de Mannheim (à pied) – 5 alertes + 2 la nuit – soupe à 17h 30
Vendredi 23.2. :
travail à 5 km à pied – 2 alertes le matin – soupe à 15h 30 – parti au Bunker le matin – arrêt du travail à 16h 30 retour en train à 17h 15
Samedi 24.2. :
travail à 3 km à pied : toute la journée reboucher trucs de bombe – soir 1 boule pour 5
Dimanche 25.2 :
prêt pour aller au travail, mais pas travaillé – 2 alertes – midi soupe claire – soir pas de soupe boule pour 4
Lundi 26.2. :
travail habituel –soupe de patates à midi – le soir patates en hot (4) + sauce
Mardi 27.2.:  habituel
Mercredi 28.2. idem

Mars 1945

Jeudi 1.3. :
matin déchargé wagon remblais – 2 alertes – alerte à 15h : bombardement général sur Mannheim et la région – sorti de l’abri (Bunker) à 16h – incendie partout – tout est retourné dans le lager – 4 alertes ensuite + 2 la nuit – 1 boule pour 7 et 4 patates hot –

2 camarades carbonisés où ? dans Mannheim + 1 gendarme disparu
Vendredi 2.3. :
pas de café le matin – midi soupe patates – pas travaillé – réparé fenêtres et portes – soir 1 boule pour 4 + petite rondelle pâté
Samedi 3.3. :
pas travaillé, pas de souliers – après parti à 3 km chercher pain (3 de 1kg 500g) revenu à 16h – 3 alertes

Dimanche 4.3. :

pas travaillé tous les 2 – visite Pierrot (beau-frère) – soirpas de soupe – 1 boule pour 4 + saucisson – mangé soupe au bunker nouilles (2 rations)
Lundi 5.3. :
matin 1 soupe au Bunker – travail habituel –midi soupe claire comme d’habitude
Mardi 6.3. habituel
Mercredi 7.3. :
trouvé gendarme disparu (mort) – soirée prière pour lui
Jeudi 8.3.:
touché souliers en semelle bois – pas travaillé
Vendredi 9.3. :
changement nourriture (Reichsbahn) 1 kg pain pour 3 jours, 10g margarine + 5 patates en hot
Samedi 10.3. :
changement de chambre : classé par équipe – midi soupe claire – pas travaillé après-midi – soir mangé 1 stamm (froid) – papa mal aux pieds (couché)
Dimanche 11.3. :
matin café 6 h 30 – lever 7h 30 – raccommoder pantalon – dans la matinée cuit patates trouvés aux cochons (avec oignon) – soupe à 12h – alerte –après-midi visite Pierrot – lessive complète – soir casse-croûte 1 pain pour 4  –  1ere fois le soir soupe claire
Lundi 12.3. :
papa parti à la clinique – je suis resté aussi avec – bien nourri – bon docteur – bons soins

 


Le cahier avec le journal

 

 

 


 

Mardi 13.3. :
personne travaillé – mal nourri – soir soupe navets, carottes pas cuites – 1 boule pour 1 jour + saucisson – visite à papa
Mercredi 14.3. :

1 pain pour 3 jours – midi soupe (flotte) – soir navets, patates – moi talure au pied – mal à marcher – visite à papaJeudi 15.3. :
départ 80 camarades dans les environs – reste 93 – visite papa

Vendredi 16.3. :
travaillé à 5 km – 1 boule pour 3 – soir soupe habituelle
Samedi 17.3. :
160ième  alerte : 2 dans la journée – 2 la nuit – fatigué – barrage anti-chars – canon au lins (25 km) très démoralisé – pas au papa (trop d’alertes)
Dimanche 18.3. : lever à 5h 30 – café – raccommoder – travaillé 1 h chez particulier – 6 alertes dans journée + 2 la nuit – soupe avec viande (2ème fois) midi, salade, légumes, viande sauce, 2 patates – soir 1 boule pour 2 – soupe habituelle
Lundi 19.3. :
pas travaillé – pied enfléEnsuite pas possible écrire mon journal, trop évènements nouveaux.

Fin mars évacuation des déportés vers Heidelberg – papa marche avec deux béquilles (suite à séjour clinique) – pouvons pas suivre le convoi – nous arrêtés petit village près Mannheim ( ?) – logé dans abri souterrain (creusé par habitants) – couché sur banc en planches – mangé reserve pain + 1 peu confiture dans 1 bocal (ration de plusieurs jours) – habitants « village » très gentils – tous les matins apporté un peu de café chaud + du pain
Restés plusieurs jours – nuit canon tout prêt.

Un matin (Vendredi Saint) un femme russe qui se trouvait avec nous redescend dans l’abri et nous crie : « Américains ! Vil Panzers ! » (beaucoup de chars). Nous remontons à l’air libre et effectivement nous voyons (à perte de vue) sur l’autoroute des chars, des camions etc etc et des soldats à pied (canadiens). Nous étions contents, mon père aussitôt a jeté ses béquilles et nous nous sommes embrassés.

Le lendemain nous sommes revenus à Mannheim retrouver Pierrot et son ami Hiehn de Marzelay- Nous les avons retrouvé dans le garage où il avait travaillé, mais on ne restait que les caves. Nous avons été très contents de se retrouver.

Nous avons fait la soupe et couché tant bien que mal, puis nous avons décidé après quelques jours la façon de rentre chez soi. J’ai quetté une patrouille de soldats français faisant la circulation dans les rues de Mannheim. J’ai abordé l’un deux et lui ai demandé s’il était possible de passer le Rhin pour aller en France. Il nous a demandé combien on était (4), - donc 2 partirons dans le 1er convoi de troupes, cachés dans 1 camion couchés par terre et nous sommes partis. Les 2 autres ont suivi le même cheimin mais aven un 2ème convoi. Nous avons été jusque Zwiebrücken, ensuite un autre camion nous a chargé jusque Strasbourg.

Là interrogation – désinfection + repas – ensuite départ de la gar de Strasbour en wagon de bestiaux jusque Lunéville – ensuite autostop jusque ètival – ensuite auto-stop jusque Saint-Dié. – Arrivé à Saint-Dié donc le 7 avril 1945 et là à l’entrée de Saint-Dié nou retrouvons nos deux autres amis qui n’avaient pas suivi le même parcours en même temps. Mais hélas en arrivant chez nous la maison construite en 1939 n’était plus au’un tas des cendres.
Mais nous avons retrouvé toute la famille en bonne santé.


Fin